Au milieu du XVIIème siècle, la chasse aux sorcières commence en Suède. Grâce aux témoignages d’enfants, sur le point d’être enlevés pour être livrés au diable à Blåkulla, des centaines de femmes, torturées dans le but d’obtenir leurs aveux, sont condamnées pour sorcellerie et exécutées, entre 1668 et 1676.
Sorcières d’hier
La chasse aux sorcières n’est pas spécifique à la Suède : 50 000 personnes ont été exécutées pour sorcellerie en Europe. Mais le rôle de premier plan joué par les enfants accusateurs est particulier à la Suède. Les enlèvements présumés d’enfants débutent en Dalécarlie et se propagent dans tout le royaume. La femme suspectée de commerce avec le Malin est jetée à l’eau mains et pieds liés. Si elle flotte, c’est assurément une sorcière.
À Stockholm, des procès pour sorcellerie ont lieu toute l’année et des femmes sont exécutées pour ce qui est considéré comme un crime. Anna Månsdotter, bonnetière à Högbergsgatan est l’une des premières à être accusée de sorcellerie. Son interrogatoire de sorcière se tient à Södra Stadshuset sur Södermalm, l’actuel Stadsmuseet, musée de l’histoire de la ville.
Mais, plusieurs personnalités influentes, dont le médecin et naturaliste Urban Hjärne de la Commission de sorcellerie, doutent de la véracité des témoignages des enfants basés sur la peur, l’intolérance et la religion. Le regard de la société sur ces femmes libres penseuses évolue et à partir du XVIIIème siècle, il y a quelques procès contre des sorcières mais peu de jugements à la peine capitale. Anna Eriksdotter de Stockholm, reconnue coupable de sorcellerie fut la dernière décapitée en juin 1704.
La peine de mort pour sorcellerie a été abolie en 1734, le dernier procès de sorcière a eu lieu en 1757, sans exécution. La peine de mort pour l’alliance avec Satan a été abolie en 1779.
Sorcières d’aujourd’hui
Il n’y a pas que les charmantes et charmeuses påskkärringar qui revendiquent la condition de sorcières de nos jours. Les 300 à 400 sorcières d’âges et d’ethnicité différents de la région de Stockholm pratiquent l’art de la médecine de l’ancienne société paysanne, la divination et s’imprègnent de la nature des saisons, de la lune et des cycles menstruels. Elles essaient de connoter le mot « sorcière » à une identité féministe positive, indépendante et libérée en accord avec son époque.
Blåkulla mythe et réalité ?
Blåkulla est le lieu de fête des sorcières, enfourchant leur balai, c’est là qu’elles se retrouvent à Pâques. Blåkulla serait une l’île connue sous le nom de Blå Jungfrun (la Vierge bleue) située entre le nord d’Öland et Oskarshamn, utilisée autrefois pour accomplir des actes sacrificiels. Brattön, petite île au large de Marstrand revendique également le titre touristiquement convoité de Blåkulla officielle. Sinon, le Häxklubb de Solna gardent ses grimoires à Blåkulla, l’ancien château d’eau d’Hagalund, situé près des immeubles bleus. Dans la magnifique ville de Visby à Gotland, Blåkulla n’attire pas exclusivement les sorcières mais plutôt les agents de police : c’est en effet le nom du poste, alors qu’à Uddevalla, c’est la mairie porte le nom de Blåkulla.
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