Ågesta, un réacteur nucléaire à Stockholm

Ågestaverket en 1966
©Tekniska museet, Public Domain (https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5460491)

Discrètement situé dans les bois à Farsta, à  15 minutes de la capitale, Ågesta est le témoin d’un chapitre intéressant de l’histoire nucléaire suédoise avec 15 m sous terre  R3 Adam.

Quand le nucléaire était l’avenir…

Vue de l’extérieur, elle paye pas de mine, la centrale nucléaire, coincée entre une ferme et une école d’équitation. Il y a un parking et un terrain qui abrite des bâtiments industriels. Seul l’arrêt de bus suggère la présence oubliée de la centrale thermique d’Ågesta värmeverk, construite et enfouie comme une grotte dans la roche et fermée en 1974, dix ans après son inauguration.

Pourtant, c’est là que repose R3 Adam, le réacteur nucléaire qui devait chauffer, grâce à sa capacité de 80 000 KW, les 12 000 logements de Farsta à une époque où l’énergie atomique était perçue comme un gage de modernité. Les Suédois employaient l’eau lourde et de l’uranium non enrichi provenant de Vinterviken ou Liljeholmen.

Réacteur R3 à Ågestaverket, Huddinge
©Tekniska museet, Public Domain (https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8814195)

… Jusqu’à la panne

Mais le 1 mai 1969, le système de refroidissement tombe en panne, d’autres incidents se produisent et en pleine crise énergétique, le réacteur est arrêté car peu rentable. Il n’y a plus de combustible nucléaire depuis longtemps, mais le réacteur, toujours radioactif, est encapsulé et nécessite une visite de contrôle mensuelle, effectuée par Vattenfall et l’ingénieur de Svafo, l’entreprise en charge du traitement des déchets nucléaires.

Démolir et assainir ou créer un musée ?

Toujours intact et dans son jus des années 60, ce vestige de l’histoire industrielle intéresse par sa valeur muséale, et des associations se mobilisent pour sa conservation et sa transformation en musée. D’après Strålsäkerhetsmyndigheten (l’Autorité suédoise de sûreté radiologique), la démolition et l’assainissement de tous les déchets et matériaux radioactifs devraient débuter au plus tôt en 2020 et durer 7 ans. L’ardoise de la décontamination sera salée et devrait avoisiner 600 millions de couronnes. Le processus s’annonce long et techniquement difficile et le traitement et l’élimination des matières radioactives posent un réel enjeu écologique.

Entrée du tunnel d'Ågestaverket
©Holger.Ellgaard, CC BY-SA 3.0 (https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28560549)

 

Actuellement, les travaux de démantèlement de la cuve du réacteur se poursuivent  et ne sont pas visibles de l’extérieur. La gestion des déchets est en cours et l’on peut observer sur les surfaces asphaltées de l’extérieur de l’usine, des matériaux peu actifs ou exempts de radioactivité, avant leur recyclage. Toujours sous très haute surveillance, le terrain du site extérieur d’Ågesta n’est plus utilisé pour l’entraînement des pompiers. Néanmoins, on peut faire le tour du site atomique et le plein d’énergie le long du grillage, c’est une promenade agréable dans les bois.

Le Tekniska museet de Stockholm présente en ce moment une exposition sur Ågesta.

Plus d’informations sur le réacteur nucléaire d’Ågesta ici

 

A propos Sylvie R 181 Articles
En Suède depuis plus d' une trentaine d'années, j'ai habité Uppsala, Ultrå à côté d'Örnsköldsvik et Torserud dans le comté de Värmland, vit depuis 20 ans à Nacka. Après trois décennies comme enseignante titulaire au Lycée Français Saint-Louis, je suis doula, coach de grossesse et accouchement à Stockholm. J'adore écrire et aime partager mes bons plans et bons coins en Suède.

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