La Suède, un faux pays écolo ?

À en croire la majorité des médias étrangers, la Suède est un pays exemplaire s’agissant du respect de l’environnement. Si les panégyriques à la gloire des pratiques locales ne manquent pas, l’observation des statistiques mais aussi des comportements individuels des Suédois interroge.

Et si la Suède n’était pas avant tout une championne de la communication et du « greenwashing » ?

Cet article – qui décrit le personnage imaginaire de Lars Andersson et de sa famille – est inspiré par des exemples anecdotiques issus de la vie quotidienne en Suède de l’auteur, étayés par des sources documentaires établies.

Qu’est-ce qu’on mange ?

Comme son pouvoir d’achat le lui permet, le couple Andersson privilégie systématiquement les produits biologiques au supermarché. C’est bon pour la nature et pour le corps, enfin c’est leur conviction.

Ils n’ont visiblement pas lu l’étude de 2018 coécrite par Stefan Wirsenius, professeur associé de l’université de Chalmers (Göteborg) et qui expose que l’agriculture biologique a une impact négatif sur le climat comparé à l’agriculture traditionnelle. Cela s’explique notamment par les plus faibles rendements.

Pour le blé d’hiver suédois bio, la différence en dévafeur du bio est par exemple proche de 70 % !

Il faut dire que le respect des saisons n’est pas vraiment la motivation première des consommateurs suédois, à part peut-être pour les fraises suédoises (qui sont forcément les meilleures) ou les pommes de terre nouvelles. On trouve au supermarché des fruits frais importés du monde entier toute l’année.

Et dans bien des cas, le choix des pays (lointains) de provenance des fruits et légumes interroge. Pourquoi trouve-t-on par exemple des châtaignes de Chine en octobre quand la saison bat son plein en France et en Italie ou des pois croquants du Zimbabwe en plein été ?

Réponse : parce que le consommateur moyen se contrefiche de la provenance.

L’empreinte carbone des emballages n’est pas trop son souci non plus, les produits vendus en vrac dans les supermarchés suédois se limitent aux traditionnels « Lördagsgodis » (bonbons du samedi).

Le royaume du jetable

Les habitants de l’hexagone se sont progressivement habitués à ce que les produits en plastique à usage unique soient progressivement interdits, ceci afin de lutter contre le gaspillage et la pollution de l’environnement.

Rien de tel pour Lars qui attrape chaque matin un café « to go » dans l’incontournable mug en carton recyclé…couronné d’un couvercle en plastique.

À midi, il achètera une salade ou un poké bowl (crevettes-mangue-riz noir et gingembre gari, sa combinaison préférée), forcément surmontés d’un magnifique couvercle en plastique transparent lui permettant de saliver à la vue de son déjeuner imminent ! Une tentative d’introduire un système de consigne n’a pas réussi à changer les habitudes.

Et même si Lars peut utiliser les couverts en métal de la cuisine du bureau, il prend le plus souvent un étui avec fourchette-couteau en plastique à la caisse depuis qu’il a vu un collègue vider le lave-vaisselle en tenant les fourchettes par les dents…

Seule concession, les pailles en plastique sont remplacées par celles en carton ou en métal. D’ailleurs les enfants de Lars sont tout contents quand ils lisent « Renoncez aux pailles en plastiques pour sauver les tortues de mer », même s’ils ne se rappellent pas avoir jamais jeté de pailles ailleurs qu’à la poubelle.

Lars est tête en l’air et il oublie souvent son sac à courses. Pas de problème, il lui suffit d’en acheter un en plastique à la caisse, 7 SEK (+/- 0,6€), ce n’est pas la mer à boire.

Le cauchemar des « viandards »

Le rayon viande – Lars n’est pas encore devenu vegan comme son frère, nous y reviendrons – reflète aussi une drôle de conception de la valorisation des animaux de boucherie.

Au lieu de proposer une large palette de produits issus par exemple des quatre catégories du boeuf, on y trouve surtout des produits de la première catégorie. Comme si les bovins ne pouvaient être découpés qu’en filet ou entrecôte…

En réalité, les morceaux moins nobles, s’ils ne sont pas vendus en restauration collective, sont valorisés en produits transformés comme les fameuses boulettes de viande ou exportés. Le tout au prix d’une empreinte carbone plus élevée.

Ainsi, le bacon SCAN qui arbore bien fièrement un drapeau suédois et la phrase « Toujours fait avec de la viande de porc suédoise » est en réalité transformé en Pologne, uniquement pour une question de coûts de main d’oeuvre. Cela ne dérange nullement les Suédois, tant qu’on ne leur fait pas avaler du porc danois en douce.

Même histoire pour les crevettes « épluchées à la main » de votre räkmacka qu’on pêche effectivement près du Groenland mais qu’on décortique en… Bulgarie quand ce n’est pas au Viêt Nam ou au Maroc.

Le frère de Lars qui habite à la campagne le fournissait volontiers en pièces de gibier issues de la chasse, un bon moyen de manger de la viande sans culpabiliser. Nonobstant bien sûr le fait qu’elle soit conservée au congélateur à la maison de longs mois… Mais sa nièce a converti toute la famille au véganisme et depuis, c’est fini la chasse.

À la place, de nouveaux plaisirs comme les « rawfood balls » à base de dattes (cultivées ailleurs qu’en Suède on s’en doute), sans oublier les salades à base d’avocats frais du Mexique et les bananes – forcément bio – venues tout droit de l’Équateur.

Même le sacro-sain verre de lait (de vache) a disparu du frigo familial, au bénéfice d’un ersatz à base de céréales. Celui concocté par la marque Oatly et promu à travers la campagne publicitaire sans nuance « Jetez le lait » (Spola möjlken, une référence à la campagne de Systembolaget Spola kröken des années 70) n’a d’ailleurs pas manqué de provoquer la colère de leurs voisins fermiers.

Comme dans le cas de l’électricité, il ne faut pas oublier que la production locale de lait suédois est plus vertueuse que dans la plupart des autres pays. Cette campagne a par exemple fait réagir la députée centriste Helena Lindhal :

« L’agriculture suédoise est aujourd’hui un leader mondial du travail sur le climat et fait de gros efforts pour rendre ses opérations plus efficaces, conserver des paysages ouverts et a la plus faible consommation d’antibiotiques pour les animaux de toute l’UE. Il faut plutôt le souligner comme quelque chose de positif, dont d’autres pays peuvent s’inspirer ».

En voiture !

Lars bénéficie d’une voiture de fonction via son employeur. Ce dernier se flatte d’être bien placé en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Aussi c’est tout naturellement que son véhicule est une voiture hybride.

Comme Lars ne dispose pas d’une place de parking attitrée, il se gare dans la rue où il est presque impossible de recharger faute de places libres. Du coup, la plupart du temps – hormis quand il pense à recharger sa voiture au bureau – Lars roule à l’essence sans plomb en transportant une masse non négligeable de batteries.

Il ignore bien sûr d’où viennent les métaux rares de ses batteries mais sait en revanche qu’ils ne sont pas issus des sous-sols suédois qui pourtant en regorgent. Le parti pour lequel il a voté s’est assuré lors des précédentes mandatures qu’aucun nouveau permis d’exploitation ne soit délivré. Les mineurs (aux deux sens du terme) du Congo lui en sont reconnaissants.

L‘étude du ICCT le prouve, « la part moyenne de la conduite électrique dans le monde réel est d’environ 45 % à 49 % pour les voitures particulières et d’environ 11 % à 15 % pour les voitures de société« .

Boostées par le système de bonus-malus et la pénalisation des véhicules conventionnels, les ventes de voitures électriques et hybrides accentuent la pression sur l’infrastructure de recharge, qui ne se développe pas au même rythme que celui de la flotte.

Résultat, le ration voiture/borne de rechargement se dégrade.

Bonus : le petit plaisir du matin (ou comment se moquer discrètement du voisin qui gratte le givre…)

« Si seulement j’avais un garage, je ne serais pas obligé d’y penser tous les soirs », se dit souvent Lars en programmant sur son téléphone pour le lendemain le chauffage autonome. Quoi de plus agréable en effet les matins d’hiver d’arriver dans une voiture chaude et aux vitres dégivrées, grâce à un petit brûleur autonome qui fonctionne à l’essence ou au diesel ?

Le confort avant tout.

La fée électricité

Même s’ils vivent en appartement, Lars et sa famille ont subi la forte augmentation du prix de l’électricité des hivers 2021–22 mais surtout 2022–23 (relire notre article sur les sous-jacents de la crise énergétique suédoise).

Le chauffage urbain permet de réduire la « douloureuse », aussi les habitudes de la famille n’ont pas drastiquement changé et il fait dans leur appartement un confortable 21°C tout l’hiver.

Pas question donc d’apprendre à éteindre la lumière en quittant une pièce par exemple ou d’installer un minuteur sur les éclairages de Noël. Quant à programmer le lave-vaisselle pour qu’il fonctionne la nuit ou abandonner l’usage intensif du sèche-linge, on n’en est pas encore là…

Pourquoi ? Comme 95 % des foyers suédois en 2022, la famille Andersson ne bénéficie pas de tarifs horaires différentiels. En clair, elle paye le même prix qu’elle consomme un lundi soir à 18h ou dans la nuit du samedi au dimanche. Sans surprise, la population suédoise dans son ensemble n’est pas familière avec le concept d’heures pleines et creuses.

Alors pourquoi faire un effort pour éviter de surconsommer en période de pointe puisque le prix est le même que la nuit ?

Pourtant, fier de ses convictions écologistes, Lars a choisi un fournisseur d’électricité issue à 100 % de l’énergie solaire et éolienne. Bien sûr, en décembre le soleil est timide et le vent ne souffle pas ou peu quand il fait très froid mais il n’a jamais connu de coupure d’électricité alors pourquoi s’en faire ?

La réduction drastique de la part de production d’électricité d’origine nucléaire assortie de l’augmentation de la production non-planifiée (solaire et éolienne) déstabilise le réseau de transport d’électricité et conduit la Suède à recourir de plus en plus souvent aux centrales thermiques et à l’importation d’électricité des pays voisins lorsque la demande est forte.

Le problème, hormis les prix élevés de l’électricité associés, c’est l’empreinte carbone plus défavorable de ces sources. Ainsi, au lieu d’exporter en permanence dans toute l’Europe de l’électricité décarbonée (en premier lieu vers la Finlande et le Danemark qui sont ses premiers clients), la Suède doit de plus en plus en importer, parfois même depuis les centrales à charbon de Pologne et d’Allemagne !

Si la Suède reste encore un exportateur net en 2022, elle risque dès 2027 de devenir importateur au vu de la tendance actuelle. Le choix du fournisseur de Lars n’est évidemment qu’anecdotique mais rapporté à l’échelle du pays, il est représentatif de décisions prises sur la base d’une incompréhension de la complexité des systèmes énergétiques et qui conduit finalement à l’effet inverse de celui recherché.

C’est pas fini ?

Quand le vélo devient has-been

Nous épargnerons au lecteur l’évocation des nombreuses motoneiges, un véhicule très populaire dans le nord du pays, ou celle des EPA-traktor, voiture modifiée en véhicule agricole ne pouvant rouler qu’à 30 km/h, au grand dam des automobilistes coincés dans la queue.

Les EPA traktor qu’on voyait principalement à la campagne sont devenus très populaires chez les adolescents urbains – on peut les conduire à partir de 15 ans.

Inutile de préciser que les émissions d’une voiture qui ne roule qu’en première ou en seconde vitesse sont bien pires que celles calculées pour un cycle urbain classique.

Plus cool que de prendre le vélo c’est certain mais la « génération Greta » ne semble pas unanimement se soucier d’adapter ses comportements individuels pour mieux protéger l’environnement…

Les bières suédoises : buvez local, achetez global !

En Suède, on a le sens des priorités et les organismes publics sont bien entendu invités à être à la pointe du combat pour la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.

Une armée de « communicateurs » se charge de consciencieusement dilapider les deniers publics pour s’assurer que personne ne passe à côté du fait que la commune ou l’administration qui les emploient achète désormais de la margarine bio pour la cantine ou impose des transports sans énergie fossile.

Cela dit, pas question par exemple de changer quoique ce soit concernant le monopole d’état concernant la vente de boissons alcoolisées, même si on estime qu’une bière sur six bue en Suède est achetée à l’étranger, principalement dans les boutiques frontalières de Puttgarden en Allemagne.

« Chaque année, nos membres exportent environ 40 millions de litres de bière et entre cinq et huit millions de litres de cidre vers les boutiques frontalières. Presque tout revient », dit Erika Danckwardt-Lillieström, responsable de la communication et des relations publiques chez Sveriges Bryggerier (Union brassicole suédoise).

Bien entendu, aucune de ces canettes de bière vendues à l’étranger ne fait partie du programme suédois de consigne pant. Aussi, même si une partie est recyclée, on en retrouve malheureusement beaucoup dans la nature…

En guise de conclusion…

Il existe bien entendu bien d’autres exemples typiquement suédois de comportements qui ne servent pas vraiment la cause de la défense de environnement.

Mais peut-être que les Suédois sont de meilleurs élèves en la matière par comparaison avec leurs voisins européens. N’hésitez pas à en débattre sur notre page Facebook ou en commentaire de cet article !

 

Emmanuel RC portrait
A propos Emmanuel RC 17 Articles
Français vivant à Stockholm depuis 2012, mes sujets de prédilections sont l'entrepreneuriat, la politique locale et internationale ainsi que les problématiques énergétiques. Passionné par l'univers du vin, j'anime régulièrement à travers ma société Vinologie des dégustations et imports privés de vins français.

12 Commentaires

  1. Assez ”ensidig” et Stockholmois 🙂

    La Suède n’est ni mieux ni pire que d’autres pays. Les saumons de tous les pays sont transformés en Thaïlande ou autre pays.
    La Suède importe de l’électricité, oui, mais dans la plupart des cas quand les prix sont bas pour épargner ses réserves d’eau. La Norvège fait la meme chose. Peu d’énergie issus du gaz ou du charbon en Suède.
    Au niveau alimentation, le climat n’est pas toujours la priorité principale. Plutôt le traitement des animaux et la santé. Cela explique pourquoi le porc suédois est plus cher que le danois : des normes beaucoup plus sévères.
    De la même manière, la Suède n’a pas une culture de viande bovine mais de viande porcine. Cela choque les français qui sont habitués à choisir des morceaux de viande dans différentes parties et de différentes qualités (et avec une autre découpe ).

    • Bonjour Francois,

      Merci bien pour votre contribution, la vision « 08 » (qui a dit Södermalm ?) est assumée ! Le but de mon article est de montrer, de façon caricaturale bien entendu, que le Stockholmois n’est pas ce héros de la protection de l’environnement que fantasment souvent la presse française.

      Je reconnais bien entendu que la culture de la viande porcine domine celle de la viande bovine. Je voulais plutôt mettre en avant ce qu’on a appelé « filetbeteende » qui fait que beaucoup de consommateurs ne sont pas ou plus capables d’accommoder des morceaux moins nobles, ce qui ferait aussi du bien à leur portefeuille.

      Concernant vos remarques sur l’électricité, l’électricité importée ne l’est malheureusement pas uniquement de la Norvège. Or tous les pays limitrophes ont une mix de production plus chargé en CO2, qui aurait pu être moins sollicité si les centrales nucléaires suédoises n’avaient pas été retirées du service pour des raisons purement politiques.

      En clair, le bénéfice environnemental aurait été plus grand si la Suède était en capacité d’exporter plus d’électricité décarbonée, au lieu de laisser les Allemands et les Polonais la générer en brûlant du charbon et du gaz naturel.

      Merci d’avoir lu la Suède en Kit !

      • Pour l’électricité, je ne parlais pas d’importation de Norvège mais du même comportement de la Norvège et de la Suède.
        Ces deux pays importent de l’électricité quand le coût est bas dans le but d’épargner les réserves d’eau et de pouvoir exporter en période de prix haut (ou d’avoir assez d’énergie pour la Suède).
        A énergie produite égale, il vaut mieux importer d’une usine allemande que de démarrer les centrales de réserves du sud de la Suède. Un démarrage+production est plus polluant qu’une production en continue (principalement à cause du démarrage mais aussi car ces centrales de réserve ne sont pas aussi optimum que des centrales plus grosses). Ces mêmes centrales ne démarrent en général que pour exporter sauf cas rare.

        • Merci Francois, je vois que vous avez une connaissance approfondie du sujet. Cependant, je conteste le fait que les imports d’électricité par la Suède interviennent uniquement pour épargner les réserves d’eau. C’est également pour pour maintenir l’équilibre énergétique du système électrique, notamment dans le sud du pays.

          Cet article de Vattenfall confirme conjointement vos affirmations et les miennes, considérons-le comme un jugement de Salomon 🙂

          « Au cours de l’hiver 2021/2022, qui était un hiver normal sur le plan météorologique, la consommation d’électricité de la Suède était au maximum de 25 600 MWh/h pendant une heure en décembre, l’heure dite de pointe de l’année. Ensuite, la production d’électricité n’a pas suffi à couvrir la demande et la Suède a été obligée d’importer 1600 MWh d’autres pays pour maintenir l’équilibre énergétique du système électrique.

          « Des périodes plus longues de forte production d’énergie éolienne, par exemple en Allemagne, peuvent rendre l’électricité allemande moins chère que l’électricité suédoise[…] que nous importons alors. Cela conduit de temps en temps à des prix de l’électricité très bas dans toute la Suède, même dans les districts électriques du nord du pays. »

  2. Merci pour cet article très intéressant. J’aimerais rajouter que j’ai été choquée de voir autant de déchets jetés aux bords des routes !

  3. Plutôt d’accord avec l’article !
    De ce que j’ai vu, une bonne majorité de suédois (y compris les jeunes) ont aussi tous un réflexe « avion ». Je suis peut être un cas extrême car je me rend de la Suède en France en train, mais ça me choque pas mal d’entendre certains ne penser qu’à l’avion pour aller à Copenhague ou à Oslo qui ne sont pourtant qu’à 5h de train.
    Le fait de venir d’un milieu ingé très sensibilisé biaise très probablement ma vision toutefois.
    Autre point assez désastreux, qui rejoint les concept d’emballage unique : le recyclage, quasiment inexistant. Par souci de commodité, on jette tout dans une grande poubelle alors qu’au final ça coûte pas grand chose d’au moins en avoir une à verre et à carton…
    Mais le combo chauffage/éclairage est peut être le truc qui me choque le plus effectivement ?

    • Merci, effectivement le « flygskam » semble être devenu plus présent dans les articles de la presse française que dans le quotidien des Suédois en 2023.

  4. Article très bien écrit et documenté !
    Je parle aussi souvent à mes touristes français des nombreuses incohérences de la politique écologique suédoise.
    Un exemple : on recycle beaucoup en Suède oui c est vrai et d’une certaine manière c’ impressionnant et certains cycles sont vertueux mais d’ un autre côté ce recyclage de tout déculpabilise beaucoup les gens sur l acte de jeter … on met dans le bac de recyclage ou dans le marchand de seconde main pour aller acheter du neuf sans se soucier sur le mode de fabrication, idem pour l électronique et la technologie, on devient à cause du recyclage extrêmement consumériste, c est le revers de la médaille…

    • Merci Isabelle ! Effectivement, cette déculpabilisation par le tri et le recyclage supposé (chez Myrornas, Emmaüs etc…) est un point qui mériterait un article à lui tout seul.

  5. Merci pour cette analyse, je n’aurais jamais décrit la Suède comme un pays écolo même si la place de la nature constitue un critère de choix pour venir s’installer ici (et y rester). Alors oui il parait que Göteborg serait la ville la plus « développement durable » du monde ? De ce que j’ai vu c’est l’euphorie de la construction (gelée par la conjoncture certes), le « manhattan complex » comme on dit par ici avec cette fuite en avant qui est le seul programme de toutes les équipes politiques : de la croissance, donc plus de logements, plus de surfaces commerciales, donc on empiète sur la nature en se disant qu’on en a de toute façon beaucoup en réserve. Le sujet de fond c’est le même pour la société comme pour l’individu : « où place-t-on l’équilibre entre le maintient de la qualité de vie et le développement économique ? »

    Donc je ne dirais pas que la Suède est un pays donneur de leçon sur l’écologie même s’il y a certains problèmes qu’ils gèrent mieux. La Suède n’est pas Greta Thunberg. Si on doit parler de cette influenceuse des bonnes consciences qui aiment s’auto-flageller, alors oui c’est assez énervant de voir que c’est cette génération qui consomme le plus « bêtement ». Sans parler du temps qu’ils passent à se faire profiler sur différents réseaux sociaux, je suis toujours atterré de voir que c’est les abords des lycées qui sont les plus sales de cannettes, sachets de friandises etc. qui trainent, de voir des jeunes adultes tracer sur une trottinette électrique (qui coûte plus cher à la société en termes de pollution et d’accidents que ce qu’elle économise juste en CO²) puis passer des heures en salle de sport. Et cela est beaucoup plus généralisé que les A-traktors dont on se demande encore ce qu’attendent les politiques pour les interdire complètement.

    • Merci pour vos commentaires, en effet les trottinettes électriques ont également remplacé nombre de vélos chez les jeunes et les moins jeunes.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.