L’Usine Bleue : Back to basics !

L'Usine Bleue
©Lars Broslet

Ouverte il y a quelques semaines, L’Usine Bleue est un magasin spécialisé dans le vêtement utilitaire Made-in-France, dont le concept rencontre déjà un franc succès. La Suède en Kit est allée à la rencontre de Vincent Tallec, le fondateur de cette boutique pas comme les autres.

C’est une maison bleue, adossée à la colline ; on y vient à pied, on ne frappe pas ; ceux qui vivent là ont jeté la clé…” Si c’est de San Francisco dont il est question dans cette chanson bien connue de Maxime Leforestier, les paroles pourraient tout aussi bien s’appliquer à L’Usine Bleue, une nouvelle enseigne de prêt-à-porter ouverte à Stockholm il y a quelques semaines par Vincent Tallec, un Français établi en Suède depuis 25 ans. 

C’est dans le pop-up store situé à Södermalm que nous avons rendez-vous ce vendredi après-midi de novembre. J’ai découvert L’Usine Bleue par hasard via les réseaux sociaux. Une phrase lue sur le site internet de la boutique a retenu mon attention, et m’a donné envie d’en savoir plus : “La France a une longue tradition autour des vêtements de travail — peut-être le meilleur savoir-faire. Pas étonnant puisque c’est de notoriété publique que les ouvriers, artisans et paysans français n’ont aucun problème à faire des réclamations. Ces vêtements n’ont rien à voir avec la mode – mais sont toute une affaire de style.

Avant même de passer le seuil de la porte, mon regard est attiré par un petit drapeau français qui orne la devanture. Je tourne la tête et aperçois le point levé caractéristique du logo de L’Usine Bleue, qui me paraît familier, mais pas pour autant reconnaissable. Pas de doute, je suis au bon endroit ! Vincent Tallec m’accueille avec chaleur et enthousiasme. D’entrée de jeu, on comprend que c’est un passionné, qui puise l’inspiration dans sa propre histoire : “Ma démarche n’est pas forcément patriotique, mais part de mes racines : Je suis moitié breton, moitié normand, je suis d’origine ouvrière, et tout ça, ça reste.”

©Lars Broslet

Quand on lui demande comment l’idée de proposer du prêt-à-porter utilitaire français en Suède lui est venue, il répond simplement : “J’habite à Stockholm depuis des années, je travaillais dans le secteur informatique pour de grandes entreprises en tant que directeur marketing, et je dois dire que j’avais envie de changer. J’ai envie de promouvoir une certaine idée d’une culture de fabrication française, de retrouver un peu mes racines, et proposer des produits de qualité”.

De fait, le concept derrière L’Usine Bleue résulte de ses convictions personnelles : “L’idée, c’est d’avoir du français, du solide, du savoir-faire comme autrefois. C’est toute notre histoire, et ça a pratiquement disparu. Il y a toute une réflexion sur la qualité, l’artisanat et la place du produit dans notre vie”. 

©Lars Broslet

On sent beaucoup de fierté quand Vincent Tallec vante les mérites du Made-in-France, mais aussi la volonté de proposer une alternative durable aux diktats de la fast-fashion : Il y a une technique incroyable pour pouvoir fabriquer ces vêtements là, ils sont indestructibles. C’est aussi le principe, acheter des fringues qui durent une génération et qui soient indémodables. Bizarrement, on ne parle pas de l’obsolescence des fringues, alors que des vêtements comme ça, ça se patine avec le temps, ça développe toute une histoire et un caractère, des souvenirs.

Pendant toute la durée de notre entretien, Vincent multiplie ainsi les anecdotes sur l’histoire des marques et des vêtements vendus dans son magasin, qu’il a tous choisis et essayés lui-même, et j’ai en réalité plus l’impression d’être dans un musée que dans une boutique. L’une d’entre elles est particulièrement savoureuse : “Ce pull de Guernesey, mon père en est à son deuxième. Il a 80 ans ! J’en avais un aussi quand j’étais môme, c’est terrible, je les adorais et les haïssais en même temps parce que ça gratte…

©Lars Broslet

Rien n’est laissé au hasard dans cette boutique colorée et riche en bibelots vintage. “Il y a beaucoup d’histoire ! Est-ce que le logo te dit quelque chose ?” me lance Vincent Tallec. Alors que je botte en touche, il m’explique que ce sont les affiches de mai 1968 qui l’ont inspiré, fidèles à l’esprit ouvrier et revendicateur que L’Usine Bleue souhaite incarner. 

Finalement, je quitte la boutique le sourire aux lèvres, et avec une petite boîte de “Cachou Lajaunie” en poche que Vincent Tallec a tenu à m’offrir. Certes, je n’ai pas renouvelé ma garde-robe, mais je repars avec beaucoup de petites histoires vestimentaires très intéressantes, et surtout la satisfaction d’avoir découvert une nouvelle bonne adresse à Stockholm. 

Où ? Quand ?

  • L’Usine Bleue, Skånegatan 83, Stockholm, juste à côté de Nytorget sur Södermalm (déménagement vers un autre local prévu en février).
  • Horaires : de 12h à 18h du mardi au vendredi, de 12h à 17h le week-end jusqu’à Noël.

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