Joan Miró, la poésie du quotidien, à Waldemarsudde

Le grand peintre catalan, Miró (1893-1983), n’avait pas fait l’objet d’une exposition en Suède depuis 1998. Jusqu’au 4 juin, vous pouvez admirer ses peintures visionaires, sculptures, dessins, œuvres textiles et affiches de fin de carrière, des années 1960 à sa mort en 1983, dans le cadre verdoyant du château du prince Eugène à Waldemarsudde, sur les rives de Djurgården, dans une exposition organisée en partenariat avec la Fundació Joan Miró à Barcelone et la galerie d’art de Kristianstad.

Joan Miró, le peintre, sculpteur, graveur et céramiste né à Barcelone en 1893, est une des figures phare du surréalisme, qu’il découvre lors de son séjour à Paris dans les années 1920. Les œuvres exposées à Waldemarsudde montre le processus créatif et l’engagement social de l’artiste en fin de carrière. Dans un langage artistique abouti, ses motifs de prédilection sont les étoiles, les oiseaux et les femmes.

 

Les sculptures-collage

La première partie de l’exposition montre l’importance des objets du quotidien dans la création artistique de Miró, développant une poésie visuelle, inspirée par le surréalisme. À l’instar de Lautréamont qui écrivait « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie » (dans Les chants de Maldoror, 1869), Miró associe des objets qui n’ont au premier abord rien à voir les uns avec les autres pour en faire des sculptures, tel le « Nid aux doigts fleurissant » de 1969 rassemblant un morceau de tronc et une main de statue coulés dans le bronze.

Nid aux doigts fleurissant, bronze, 1969
Nid aux doigts fleurissant, bronze, 1969 © Audrey Lebioda

Les sobreteixim

Selon le même principe et rappelant ces collages des années 1930, les sobreteixim (du vieux mot catalan qui désigne un morceau de tissu raccordé à un textile plus grand) sont des œuvres textiles : sur un tissu assez grossier utilisé comme « toile » de peinture, Miró accroche des cordes, fils, sacs, seaux, ciseaux, parapluies, balais… Il crée ainsi des peintures en relief qui font référence à l’art populaire, un thème qui lui tenait à cœur.

Sobreteixim 6, 1972
Sobreteixim 6, 1972 © Audrey Lebioda

L’art de l’affiche

La deuxième partie de l’exposition montre l’engagement social de l’artiste, dans un art pour la liberté,  contre la répression, contre le régime de Franco, à travers de nombreuses affiches. Ces affiches proviennent de la seule collection complète au monde en son genre, celle du suédois Nils Tryding, qui rencontra Miró pour la première fois en 1971. Ce collectionneur fit don de sa collection de 154 affiches à la commune de Kristianstad, en Scanie, en 2003.
Ces affiches ont été faites pour des expositions, des événements littéraires ou sportifs, des spectacles de danse, de musique et des conférences. À travers elles, il atteignait un plus grand public et en profitait pour passer un message de défense des droits de l’homme et de l’autonomie de la Catalogne. Par ce biais, il exprimait les souhaits et les besoins d’une société qui, à la fin de la dictature de Franco, aspirait à défendre sa modernité, sa liberté démocratique ainsi que sa langue et sa culture catalanes.

Affiches de Miró
Affiches de Miró © Audrey Lebioda

Informations pratiques

Quand ? jusqu’au 4 juin, du mardi au dimanche de 11h à 17h, nocturne jusqu’à 20h le jeudi, fermé le lundi.

Quel prix ? 150 kr plein tarif, 120 kr tarif réduit (étudiant/retraité), entrée gratuite jusqu’à 18 ans.

Où ? Prins Eugens Waldemarsudde, Prins Eugen väg 6, Djurgården, ligne 7 du tramway jusqu’à Waldemarsudde.

Google map Waldemarsudde

A propos Audrey L 108 Articles
Française vivant en Suède depuis 1999 et travaillant dans le domaine culturel, je souhaite faire part de mon expérience et de mes connaissances de la société suédoise pour aider mes compatriotes à s'installer en Suède.

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